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Peut-on encore utiliser des pesticides en forêt?

Tout comme de nombreuses plantes cultivées en grandes cultures en Belgique (pomme de terre, froment, betterave …), les arbres de nos forêts subissent les pressions de divers pathogènes comme des insectes, des champignons, des mauvaises herbes ou encore du gibier.
 

En grandes cultures, les pertes de rendement dues à ces nuisibles peuvent être contrôlées entre autres par l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Qu’en est-il en forêt ? Les produits phytopharmaceutiques ont-ils une place dans le paysage sylvicole wallon ?

 

Ce que dit la législation

Le décret du 15 juillet 2008 relatif au Code forestier interdit toute utilisation d’herbicides, de fongicides et d’insecticides en forêt tout en prévoyant la possibilité au Gouvernement de fixer des exceptions. L’arrêté du Gouvernement wallon du 27 mai 2009 précise ces exceptions.

 

L’utilisation d’herbicides

La législation wallonne a prévu quatre exceptions à l’interdiction d’emploi d’herbicides en forêt :
 

  • en vue d’optimiser une régénération naturelle ou artificielle en luttant contre la fougère aigle et la ronce grâce à des applications localisées et ponctuelles d’herbicides à faible rémanence ;

  • en boisement de terres agricoles afin de protéger les jeunes plants des graminées ;

  • dans les vergers à graines, les pépinières accessoires des bois et forêts et les parcs à pieds-mères ;

  • pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes.

Pour employer un herbicide en forêt, le produit doit au préalable avoir été autorisé pour cet usage par le comité d’agréation. Il est possible de consulter les listes de produits autorisés par cultures et par maladie, ravageur ou adventice sur le site phytoweb.be.

L’utilisation de fongicides

L’usage de fongicides est uniquement autorisé dans le cadre de la lutte contre la rouille en peuplements de peupliers à condition que les variétés de peupliers concernées figurent dans la liste des variétés sensibles. 
 

La rouille du peuplier (Melampsora spp.) peut conduire à une défoliation précoce entraînant une diminution de la croissance annuelle des arbres. Cette maladie provoque également une augmentation de la sensibilité des jeunes arbres aux maladies vasculaires, à Dothichiza populea ainsi qu’aux crises de transplantation. La sensibilité des peupliers à Melampsora spp. varie fortement en fonction des cultivars. 

 

 

L’utilisation d’insecticides
 

L’utilisation d’insecticides, quant à elle, est autorisée afin de lutter contre certains insectes particulièrement nuisibles à l’état sanitaire des forêts : les scolytes, l’hylobe et les insectes défoliateurs. Les scolytes s’observent généralement sur des arbres déracinés, des chablis ou encore des grumes. Cependant, ces insectes peuvent profiter d’incidents climatiques exceptionnels pour proliférer et ensuite attaquer des arbres sains. De plus, certaines espèces de scolytes peuvent être vectrices de champignons phytopathogènes. C’est le cas de Scolytus scolytus, vecteur du champignon Ophiostoma ulmi. Cette combinaison d’agents pathogènes est plus connue sous le nom de « Graphiose de l’Orme », responsable de la quasi disparition des ormes dans nos régions. 

Les exceptions au décret du 15 juillet 2008 décrites dans l’arrêté du Gouvernement wallon du 27 mai 2009 visent donc des pathogènes et des situations particulièrement problématiques pouvant mettre à mal la santé et la pérennité de nos forêts. Ces situations justifient un usage exceptionnel de produits phytopharmaceutiques.

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